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En vedettes

  • Lorsque ChatGPT a été lancé en novembre 2022, il a atteint 100 millions d’utilisateurs en seulement quatre semaines. Cela a déclenché une vague d’enthousiasme chez ceux qui pouvaient en voir le potentiel et imaginer à quel point il pourrait être utile.

  • Vous pouvez non seulement apprendre à un vieux singe à faire la grimace, mais vous pouvez également lui apprendre à jouer du blues à la guitare, explique JW-Jones.

  • Le décès d’un conjoint ou d’une conjointe est un événement monumental. Choc, tristesse déchirante, élan de positivité occasionnel semblant venir de nulle part : le processus du deuil est profond et varié, en partie universel, en partie individuel.

  • Au fil des ans, nous pouvons tous nous attendre à perdre un peu de notre acuité mentale et, alors c’est prévisible, nous l’acceptons tant que le déclin semble léger et normal.

Montrer ses couleurs

Déclarer son orientation sexuelle sur le tard dans la vie peut être un défi, mais si vous le gérez bien, cela peut aussi être gratifiant. 

Vous en êtes à l’âge d’or ou presque. Vous avez vécu votre vie en tant que personne hétérosexuelle, peut-être avec un conjoint ou une conjointe, des enfants et des petits-enfants. Vos amis vous connaissent comme personne hétérosexuelle. Même chose au sein de votre communauté. Mais cette identité n’est pas la vôtre. Et, que vous soyez lesbienne, transgenre ou à un autre point dans le riche arc-en-ciel de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle, vous avez décidé de montrer vos couleurs.

Mais, et cela peut être vraiment terrifiant, comment annoncer aux autres ce que vous en êtes finalement arrivé à vous dire à vous-même?

Commencez par savoir que vous n’êtes pas seul. Selon Statistique Canada, environ un million de Canadiens de plus de 15 ans sont 2SLGBTQ+. Il n’existe pas de chiffres actuels sur la proportion de personnes âgées au sein de ce million, mais compte tenu de l’augmentation du vieillissement de la population du pays, on peut supposer qu’il est élevé.

N’oubliez pas que, malgré les propos hideux encore trop fréquents contre les personnes 2SLGBTQ+, l’acceptation de la diversité sous ses nombreuses formes s’est considérablement accrue au Canada et ailleurs. 

Et n’oubliez non plus pas que, du simple fait d’avoir reconnu votre identité de genre (non binaire, par exemple) et votre orientation sexuelle (qui vous attire sur le plan romantique, émotionnel ou sexuel — hommes, femmes, les deux ou peut-être ni l’un ni l’autre), vous avez déjà fait un grand pas hors de votre placard. 
 

Jeffrey Reffo.
Jeffrey Reffo, conseiller établi à Toronto, travaille avec des client 2SLGBTQ+ et reconnaît qu’il est particulièrement difficile, pour les aîné, de révéler son identité de genre ou son orientation sexuelle.

Selon Jeffrey Reffo, un conseiller de Toronto qui s’identifie comme queer et qui travaille avec des clients 2SLGBTQ+, y compris des personnes âgées, révéler son orientation sexuelle reste un défi, et c’est encore plus vrai pour les pers‎onnes âgées. « Les personnes qui sortent du placard à plus de 55 ans ont vécu l’épidémie de sida et étaient en vie lorsque l’homosexualité, selon le DSM, ou Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, était considérée comme une maladie 

Il va de soi que certaines personnes décident de ne pas sortir du placard. Et aucune loi ne les y oblige. 

Si vous décidez de vivre selon votre véritable identité, la façon dont vous annoncez la nouvelle — en particulier à votre famille — est un processus individuel, explique M. Reffo. 

Il suggère de vous demander d’abord pourquoi vous voulez révéler votre orientation sexuelle, puis de faire l’inventaire du soutien que vous pensez recevoir de la part de vos amis et de votre famille. Et n’oubliez pas : vous n’êtes pas obligé de diffuser la nouvelle sur Facebook.

« Je considère qu’il s’agit plus d’informer les gens sur votre vérité, qui vous êtes, plutôt que de vous livrer [à des confessions] », explique M. Reffo. « Réfléchissez d’avance à ce que souhaitez comme état des choses et à ce que les gens ont vraiment besoin de savoir. Nous ne devons d’explications à personne. Nous n’avons pas à nous excuser. » 

Une fois que vous avez décidé de la forme que doit prendre une relation, informez-en les personnes concernées, parce qu’elles ne peuvent pas répondre à une attente qui n’est pas définie. Par exemple, M. Reffo suggère de dire : « Je ne veux pas que les choses changent. Tout ce que je veux, c’est que vous m’aimiez et me respectiez. Point final. »

Si vous passez à un autre genre, de femme à homme par exemple, informez les gens de votre nouveau nom et de vos pronoms personnels de prédilection. Là encore, il s’agit de fixer des attentes claires pour le bien de tous.

Et n’oubliez pas qu’il ne vous incombe pas d’éduquer les autres, dit M. Reffo. Il existe de nombreuses ressources pour les proches qui souhaitent s’informer sur les questions relatives à la communauté des 2SLGBTQ+. Si vous décidez de les aider, suggérez-leur des ressources qui brossent un tableau véridique et qui vous correspondent. « Vous pouvez mettre les gens sur la bonne voie. » 

Vous serez peut-être surpris de constater qu’un grand nombre de personnes à qui vous annoncez la nouvelle réagissent non seulement avec sérénité, mais savaient déjà qui vous étiez depuis toujours ou, du moins, s’en doutaient. 

Cette vidéo (en anglais), qui se trouve sur rainbowelderscalgary.ca, montre des jeunes qui annoncent leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, mais les émotions, l’acceptation inattendue et le soutien des membres de la famille peuvent s’appliquer à n’importe quel groupe d’âge. 

Toutefois, les choses ne se passent pas toujours bien. Le documentaire On My Way Out: The Secret Life of Nani and Popi, dans lequel un homme marié âgé de 95 ans révèle à sa femme et à sa famille qu’il est homosexuel, montre à quel point il peut être difficile de sortir du placard.

Quelle que soit la réaction de vos proches, et il faut du temps pour s’adapter à la nouvelle réalité, il existe de nombreux services de soutien communautaire et d’autres ressources accessibles en ligne.

Par exemple, pflagcanada.ca est une organisation caritative nationale « dédiée au soutien, à l’éducation et à la défense des personnes 2SLGBTQ+ et de ceux qui les aiment ». Son site Web comprend des ressources en matière de soins de santé et de religion, des informations pour les familles de personnes 2SLGBTQ+ et une liste des sections de pflag dans tout le pays, dont 20 dans la seule province de l’Ontario.  

Une recherche en ligne révélera également une prolifération d’organisations locales plus petites, comme la West End Prime Timers à Vancouver, qui a été fondée en 1990 pour les hommes gais et bisexuels âgés. Elle organise des événements sociaux, récréatifs et d’autres activités, notamment des excursions d’une journée, des parties de bridge et des brunchs le dimanche. L’âge moyen des membres est de 72 ans.  

Même les petites villes, traditionnellement considérées comme des bastions des valeurs conservatrices, ont commencé à soutenir leurs communautés 2SLGBTQ+, voire particulièrement les personnes âgées qui en font partie. En Colombie-Britannique, Vanderhoof (4 500 habitants) a organisé son premier défilé de la fierté en 2022. Malgré une certaine opposition, notamment des drapeaux de la fierté qui avaient été vandalisés, l’île Fogo, qui fait partie de Terre-Neuve et compte 3 100 âmes, a lancé sa semaine inaugurale de la fierté en 2019. 

Dans le sud du Manitoba, pembinavalleypride.ca (anglais) offre des informations sur les événements relatifs à la fierté et plus encore aux habitants des villes et des villages, dont la minuscule communauté urbaine de Cartwright et ses 302 habitants.

Les relations avec autrui sont importantes pour toutes les personnes âgées, qui peuvent se retrouver de plus en plus isolées, au fur et à mesure que l’âge réduit leur mobilité et que leurs amis meurent. C’est particulièrement important pour les personnes âgées 2SLGBTQ+, notamment celles qui révèlent leur orientation à un âge avancé et qui peuvent se sentir rejetées ou mal à l’aise dans leur nouvelle identité. 

Pour nouer des liens avec d’autres personnes âgées comme vous, M. Reffo suggère de faire du bénévolat dans un organisme pour personne queer ou de s’inscrire à un groupe de loisirs. « Il y a des parties de quilles pour les queers. J’avais l’habitude de jouer au curling. Mon mari joue au ballon prisonnier avec des gais. Il y a une myriade d’activités auxquelles vous pouvez participer, peu importe l’âge. »  

Et surtout, si vous avez décidé que révéler votre orientation sexuelle est la bonne chose pour vous, faites-le, conseille-t-il. « Les gens ont dû rester dans le placard. Vivez vos dernières années sans complexes. Allez-y, soyez résolument queer. Vous avez vécu en secret assez longtemps. »
 

Ressources pour les personnes âgées LGBTQ+ (et les autres)

pflagcanada.ca/?lang=fr: Soutien, éducation et défense des droits, avec des sections dans tout le Canada.
lgbthotline.org: Soutien par les pairs, informations et ressources locales aux États-Unis et au Canada (en anglais). Comprend une ligne téléphonique réservée aux personnes âgées.
coah.jhu.edu: Les 10 meilleures ressources sur le vieillissement et les personnes âgées 2SLGBTQ+, y compris révéler son orientation à son fournisseur de soins de santé (site établi aux États-Unis et en anglais, mais les ressources sont pertinentes pour tous).

Pour trouver un conseiller local qui travaille avec des personnes 2SLGBTQ+, essayez de faire une recherche en ligne avec les mots-clés « conseiller 2SLGBTQ+ (votre ville) ». 
 

À PROPOS DE L’AUTEUR·E

Patrick Langston est un rédacteur établi à Navan, en Ontario.